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Avis de lecture - Green Arrow Rebirth Tome 1 : Vie et Mort d'Oliver Queen

Avis de lecture – Green Arrow Rebirth Tome 1 : Vie et Mort d'Oliver Queen, Benjamin Percy, Otto Schmidt, Juan Ferreyra, Urban Comics, Collection DC Rebirth, Contient : Green Arrow Rebirth 1#, Green Arrow 1# à 6#, octobre 2017, 15,00€


Seattle. P.D.G. plein aux as le jour et Green Arrow, défenseur des pauvres et des opprimés, la nuit, Oliver Queen est un homme plein de contradictions. Alors que ce dernier enquête sur de mystérieuses disparitions de sans-abris, l'Archer Vert fait la rencontre de Dinah Lance, a.k.a. Black Canary. Si les deux personnages formaient, autrefois, l'un des couples les plus célèbres du DC Univers, Flashpoint et la nouvelle continuité des New-52 ont fait non seulement table rase de l'histoire de Green Arrow, mais aussi de l'histoire d'amour entre les deux personnages. Green Arrow Rebirth signe ainsi le grand retour de cette relation amoureuse, toujours dans une volonté de la part de l'éditeur de réinsuffler l'héritage pré-Flashpoint au sein de ses différentes séries. En parallèle, l'enquête de Green Arrow va le mener à la découverte d'une mystérieuse société secrète, le Neuvième Cercle, qui semble étrangement connectée à sa propre société, Queen Industries...


Rebirth

Comme la plupart des premiers arcs de ce DC Rebirth, celui-ci est placé sous le signe du retour de l’héritage oublié des super-héros de la franchise. Ainsi, le retour d’éléments antérieurs à Flashpoint s’opère, pour Green Arrow, à différentes échelles. Sur le plan strictement esthétique, Green Arrow Rebirth signe le retour de la mythique barbiche de l’Archer Vert, tristement disparu durant l’ère des New 52. Sur le plan scénaristique, le retour de la relation amoureuse ente Oliver Queen et Dinah Lance est également un élément à prendre en considération. Mais DC Rebirth ne se contente pas d’insuffler de l’ancien dans le nouveau ; comme son nom l’indique, Rebirth doit aussi être l’occasion d’un nouveau départ, d’une renaissance d’un personnage supposé incarner la synthèse entre sa dimension moderne et sa dimension plus classique. Bien évidemment, la renaissance du personnage est prise en charge, dans le cadre de ce tome 1, par l’histoire : suite à son enquête à propos du Neuvième Cercle, une trahison va mener Oliver Queen à mystérieusement disparaître. Laissé pour mort, et ayant perdu tout ce qu’il possédait, à commencer par sa fortune, Queen se lance dans un nouveau départ. Il ne lui reste alors plus que deux choses : son identité en tant que Green Arrow, et son désir de récupérer ce qu’il a perdu. Néanmoins, la renaissance du personnage va aussi s’opérer de manière plus subtile.


Un arc bandé par les contradictions


La renaissance du personnage repose aussi sur la dimension réflexive portée sur le personnage. Evidemment, ce thème n’est pas nouveau ; mais il faut avouer qu’il est plutôt amené de manière intéressante par Black Canary, notamment durant le premier chapitre. Ce dernier souligne tout le paradoxe d’un Green Arrow résolument anticapitaliste et antifasciste, qui défend la veuve et l’orphelin… à grand coups de millions. Sans sa fortune, Green Arrow ne peut-être Green Arrow. Sans sa fortune, Oliver Queen ne peut pas lancer de grands financements visant à aider les gens les plus fragilisés socialement. D’où la question de Black Canary, qui couronne l’ensemble du tome : « Comment combattre le pouvoir en étant le pouvoir ? ». Si le Neuvième Cercle est une menace extrêmement classique, c’est-à-dire une énième société secrète de puissants voués au Mal (à l’image, par exemple, de la Cour des Hiboux du côté du Chevalier Noir), l’explicite référence à la Divine Comédie à travers une pluie de noms propres assez attends (Inferno, Virgil, Dante) accentue les contradictions d’Oliver Queen en insistant sur la dimension manichéenne de ses ennemis banquiers. Par cette association entre l’Enfer et cette organisation financière de banquiers criminels (à l’esthétique parfois peu inspirée), le Neuvième Cercle incarne le prototype de ce que Green Arrow combat physiquement et idéologiquement, en témoigne l’incapacité qu’à Green Arrow de réprimer un « fascistes ! » absolument révélateur en pleine infiltration. Bien que l’Archer Vert ne combatte cette organisation car elle organise un gigantesque trafic d’humains, il la combat aussi car le Neuvième Cercle lui a tout pris, et qu’il souhaite tout reprendre. Jusqu’au bout, il hésite ainsi à détruire purement et simplement l’Inferno, sacrifiant ainsi des millions de dollars qui auraient pu être utilisés pour son combat, mais qui se trouvent aussi vitales pour l’existence même de son identité de super-héros.

En plein dans le mille, ou cible manquée ?


Si ces problématiques sont assez intéressantes, elles ne révolutionnent absolument pas la manière d’aborder le personnage. Elles sont simples, mais efficaces, à l’image de cet arc dans son ensemble. Il faut tout de même noter le travail remarquable effectué par les artistes. Otto Schmidt et Juan Ferreyra signent ici une très belle prestation, toujours inspirée, et qui propose de grands moments d’action. Impeccable dans les grands lignes quand il s’agit du fond, Green Arrow Rebirth loupe quelques peu le coche sur certaines thématiques, et notamment sur le traitement de certaines relations. Si la relation entre Green Arrow et sa sœur s’avère, de prime abord, vraiment intéressant, forcé de constaté que le twist final concernant cette dernière s’avère très peu subtil, et très largement attendu. De même, la relation entre Oliver et Diggle est intéressante, mais sera totalement incomprise par le lecteur n’ayant pas lu les New 52. Enfin, s’il fait plaisir de revoir le couple Oliver / Dinah, forcé de constater que les choses s’enchainent beaucoup trop rapidement pour eux. En découle une certaine disproportion quant à la réaction de Black Canary, suite à la disparition de son amant d’un jour ou deux. Malgré tout, on peut dire que ce relaunch est une véritable réussite, servie par des dessins superbes, et qui propose une très belle porte d’entrée dans l’univers de Green Arrow.


Verdict : Bon

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